A quoi ressemble la legaltech de demain ? 

Ces dernières années, le paysage des legaltech françaises et internationales a subi d’importantes mutations. La généralisation de l’intelligence artificielle et du machine learning, le Big Data et le travail à distance y sont pour beaucoup ! Le point sur l’écosystème legaltech actuel, et ses développements les plus probables dans les années à venir.

Qu’est-ce qu’une legaltech ? Définition 

Le terme “legaltech” est un anglicisme qui correspond à la contraction de “Legal Technology” (technologie juridique).

On parle de legaltech pour désigner toute entreprise innovante qui propose un ou plusieurs outils digitaux (algorithme, logiciel, moteur de recherche…) au service du secteur du droit.

Qui peut s’en servir ? Un avocat, les notaires et huissiers, services juridiques des entreprises ou encore aux particuliers, ces technologies ont pour objectif l’automatisation et l’optimisation des processus juridiques. Cela permet d’accompagner les usagers et les aider à gagner en productivité et en fiabilité. Bien sûr, les legaltech n’ont pas vocation à remplacer les avocats et les juristes. Il s’agit plutôt de les assister dans leur travail grâce aux technologies numériques. Les technologies mettent à leur disposition des plateformes et des outils performants en ligne.

Les premières legaltech ont fait leur apparition vers le milieu des années 2000 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. A l’origine, ces entreprises éditaient surtout des solutions de gestion documentaire et de traitement automatisé des données juridiques. Peu à peu, les logiciels développés par les legaltech se sont étendus à d’autres domaines : litiges, gouvernance, gestion des contrats, mise en relation, justice prédictive… Elles facilitent également la création d’actes juridiques et la rédaction de contrats via des plateformes en ligne, rendant ainsi l’accès au droit plus fluide et plus accessible.

Pour quels cas d’usage ?

Les legaltech apportent des solutions innovantes à divers acteurs du monde du droit, en automatisant et en simplifiant certaines procédures juridiques. Un cas concret est l’automatisation de la rédaction de documents juridiques, comme le contrat de travail, qui peut être généré en quelques minutes grâce à des modèles préremplis et adaptés aux réglementations en vigueur.

Dans un cabinet d’avocat, une legaltech peut faciliter la gestion des dossiers clients en centralisant les échanges, en automatisant la veille juridique et en permettant la signature électronique de documents. Cela optimise le temps des avocats et améliore la réactivité face aux besoins des clients.

Enfin, dans le monde du droit, les legaltech améliorent la conformité réglementaire des entreprises en analysant automatiquement des volumes importants de textes législatifs et en alertant les professionnels sur les nouvelles obligations à respecter.

A quoi ressemble l’écosystème legaltech actuel ?

La fin des années 2010 a marqué le fort développement des legaltech en France et dans le monde. D’après une enquête réalisée en 2020 par l’Observatoire de la LegalTech, on dénombre 230 startups actives dans ce secteur en France. En 2021, l’essor du secteur s’est traduit par une forte augmentation des levées de fonds. Le total a atteint 85 millions d’euros (contre 22 millions en 2020 et 52 millions l’année précédente). 

Certaines de ces legaltech s’adressent aux avocats et aux notaires, d’autres aux justiciables, d’autres encore aux directions juridiques. Parmi les services et fonctionnalités les plus représentés, on peut mentionner :  

  • La mise en relation avec des professionnels du droit 
  • La gestion des contrats et des documents juridiques 
  • La gestion des litiges et des contentieux 
  • La création d’entreprise 
  • La veille juridique 
  • La protection des données 
  • Sans oublier la justice prédictive 

En France, le secteur a rencontré une certaine résistance de la part des acteurs du droit, qu’il s’agisse des cabinets d’avocats, dans le corporate en droit des affaires… De nombreuses questions se sont posées, car ces services travaillent généralement avec de données confidentielles. Cela fait de la protection de l’information une préoccupation. En effet, les technologies comme l’intelligence artificielle (IA) et le Big Data posent des questions éthiques et suscitent des inquiétudes. Les préoccupations incluent la confidentialité des données, l’automatisation de la prise de décision et l’impartialité des algorithmes… Ces réserves n’ont pas empêché les legaltech de connaître un fort développement. Il se fait dans un cadre légal strict délimité par le RGPD et les associations de professionnels du droit.

A quoi vont ressembler les legaltech de demain ?

Aujourd’hui, les tendances émergentes permettent d’émettre des hypothèses quant à l’avenir des legaltech. A quoi ressemblera le paysage de la legaltech française et internationale d’ici quelques années ? Comment s’organiseront ces entreprises, et quelles technologies sont les plus susceptibles de se développer ?

La généralisation du travail à distance

Le travail à distance, ou télétravail, n’est pas une nouveauté. En effet, il s’est fortement développé depuis la crise sanitaire de 2020, n’épargnant pas les professionnels du droit. De plus en plus, les legaltech sont encouragées à fournir des solutions clé en main entièrement dématérialisées. Cela favorise le travail à distance.  

Que le client final soit une grande entreprise, un cabinet libéral ou un particulier, la collaboration à distance devient un enjeu de premier plan. Cela inclut des fonctionnalités comme la signature électronique, la visioconférence, la gestion des autorisations et des droits sur les documents, la collaboration sur un même document… D’où la popularité croissante des solutions hébergées dans la nuage.

Intégration des solutions et innovation collaborative

De plus en plus, les acteurs du droit se dotent d’une galaxie d’outils numériques pour simplifier l’ensemble de leurs processus métiers : gestion documentaire, signature électronique, moteur de recherche juridique… Cette tendance pose la question de la compatibilité des outils entre eux. Elle encourage les legaltech à collaborer pour proposer des solutions complètes. Ainsi, depuis quelques années, certaines legaltech absorbent des entreprises plus petites pour profiter de la complémentarité des technologies. Les échanges, concentrations et partenariats se généralisent entre les acteurs du secteur. Tout cela vise à proposer au client final une expérience aussi fluide que possible.

Des experts du Big Data et de la sécurité des données

Si la Big Data est une tendance de fond depuis plusieurs années, sa généralisation dans le monde des legaltech est encore récente. De plus en plus, les legaltech développent une expertise sur le traitement et l’analyse des données. Cette expertise leur permet de mettre au point des algorithmes plus performants. Ils sont utilisés, par exemple, dans le cadre de la justice prédictive ou de la recherche d’informations. En parallèle, la maîtrise de la data permet aussi aux professionnels du droit de produire des analyses, KPI et tableaux de bord pour monitorer leur activité. Une innovation majeure qui impacte positivement la stratégie des entreprises clientes. 

Bien sûr, l’utilisation de données juridiques implique une sécurité renforcée, surtout si ces données sont stockées et traitées dans le cloud. C’est pourquoi les legaltech recrutent un nombre croissant de professionnels de la sécurité des données. Ainsi, elles répondent aux normes les plus exigeantes en matière de chiffrement, de sauvegarde et de protection des données.

La part croissante de l’intelligence artificielle et du machine learning

L’intelligence artificielle, et son corollaire le machine learning, sont des technologies de plus en plus utilisées au sein des legaltech. Si l’IA désigne des programmes informatiques complexes qui imitent certains traits d’intelligence humaine, le machine learning (ML) en est un sous-ensemble. Le ML est centré sur l’apprentissage autonome des algorithmes.   

Ces deux technologies soulèvent de nombreuses questions dans le grand public, mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter : en effet, l’intelligence artificielle ne remplacera jamais l’expertise ni le bon jugement d’un professionnel du droit. En revanche, intégrée aux outils développés par les legaltech, elle permet d’automatiser un nombre croissant de tâches répétitives. Par exemple, cela inclut la recherche d’informations et la rédaction de documents. Cette automatisation est une aubaine pour les acteurs du droit. Elle leur permet d’accorder plus de temps aux tâches stratégiques, nécessitant une réflexion humaine.

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