Mieux gouverner l’information juridique : connecter les données contrats et entités devient essentiel

Les directions juridiques sont aujourd’hui confrontées à un défi aussi courant que persistant : les données contractuelles et celles liées aux entités juridiques sont cloisonnées.
En d’autres termes, ces informations critiques sont souvent stockées séparément, dans des outils ou des systèmes qui ne communiquent pas entre eux.

Ce cloisonnement est principalement dû au fait que les solutions de gestion du cycle de vie des contrats (CLM) et celles de gestion des entités (LEM) ne sont pas intégrées. Résultat ?
Une organisation inefficace, et surtout risquée.

Plus l’entreprise est grande, plus les conséquences peuvent être lourdes. Dans un environnement international, signer un contrat sans disposer de données actualisées sur les entités concernées peut entraîner des coûts importants. Par exemple, il peut y avoir des échéances de renouvellement oubliées ou des signataires non autorisés. Les erreurs peuvent vite se transformer en sanctions financières ou en atteintes à la réputation.

Surtout, ces risques ne découlent pas d’une négligence, mais d’un manque de vision unifiée sur l’activité juridique. Lorsque les données ne circulent pas de manière fluide, les erreurs deviennent inévitables, et coûteuses.

Ce qui se passe quand vos contrats et vos entités évoluent en silos

Travailler avec des données contractuelles et d’entités non structurées expose les entreprises à de nombreux risques. Dans cette première partie, nous passons en revue les conséquences les plus courantes. Ce sont des impacts concrets qui peuvent toucher n’importe quelle organisation à dimension internationale.

Signatures hors délégation : un risque juridique sous-estimé

L’une des erreurs les plus fréquentes (et coûteuses) dans les opérations juridiques concerne les signatures contractuelles non autorisées. Prenons un exemple : un directeur régional signe un contrat d’une valeur de 2 millions d’euros. Or, selon la politique interne de l’entreprise, deux signataires conjoints sont requis pour tout contrat dépassant 1 million. Ce document a pourtant été signé par une seule personne sans aucun pouvoir officiel pour le faire.

Résultat : le service juridique doit passer en mode gestion de crise. Des courriels circulent entre plusieurs départements. On cherche à récupérer les délégations de signature dans différents dossiers. Le fournisseur, inquiet de la légitimité de l’accord, menace de prendre des mesures juridiques, voire d’appliquer des pénalités de retard.

Dans ce cas, c’est le manque d’intégration entre les données contractuelles et celles des entités qui a permis l’erreur. Si les droits de signature avaient été vérifiés en temps réel selon les règles de délégation en vigueur, le système aurait immédiatement détecté l’anomalie avant même la signature du contrat. Mais ici, des outils cloisonnés ont conduit à un oubli critique, avec un risque juridique et financier évitable.

Le coût caché des procurations expirées

Autre situation fréquente : celle d’un renouvellement automatique de contrat, en toute discrétion… et dans des conditions obsolètes. Imaginez un contrat de prestation informatique avec une clause de renouvellement automatique sur trois ans. Le signataire initial a quitté l’entreprise depuis un an, et sa procuration est expirée depuis longtemps. Pourtant, le contrat s’est renouvelé sans renégociation, sans ajustement, ni validation actualisée.

Lorsque l’équipe juridique découvre le problème, il est trop tard : l’entreprise est engagée dans un contrat dépassé, coûteux, sans possibilité de sortie anticipée. Encore une fois, le défaut d’intégration entre contrats et données d’entités est en cause. Aucun système n’a permis d’alerter sur la fin de validité des pouvoirs, ni de déclencher une revue avant la date d’échéance.

Retards de diligence raisonnable lors de transactions financières

C’est probablement l’un des scénarios les plus redoutés des juristes en entreprise. La diligence raisonnable est une étape centrale dans de nombreuses opérations, comme une fusion-acquisition. D’un côté, une bonne organisation contractuelle est indispensable pour tracer rapidement les signatures, clauses sensibles et autres éléments clés. Mais cela ne suffit pas.

Imaginez une fusion transfrontalière : l’entreprise doit fournir en urgence des preuves de sa structure juridique, des pouvoirs de signature en vigueur, ainsi que les contrats associés. Or, lorsque les documents contractuels et les données liées aux entités sont stockés dans des systèmes séparés, il devient impossible de valider clairement l’autorité légale des signataires au moment de la signature.

Cela entraîne des retards importants et exige de la part des équipes juridiques un travail manuel fastidieux. Non seulement l’opération globale est reportée, mais des ressources précieuses sont détournées d’autres priorités urgentes. À l’inverse, des données juridiques intégrées permettent de répondre rapidement et en toute confiance aux demandes réglementaires. Cela assure aussi le bon déroulement des opérations de M&A, sans interruption liée à des manques de gouvernance.

Pourquoi l’intégration est essentielle

L’intégration entre les données contractuelles et les données liées aux entités ne relève pas simplement d’une amélioration technologique ou d’un gain d’efficacité. Elle peut transformer en profondeur la stratégie de gestion des risques d’une entreprise.

Lorsque ces deux types de données fonctionnent en silos, les départements juridiques adoptent une posture réactive. Ils interviennent après coup, en réponse aux crises, plutôt que de les prévenir. Ils réalisent des audits a posteriori, au lieu d’intégrer la conformité directement dans les processus. Or, cette approche n’est ni durable, ni viable pour des entreprises opérant à grande échelle ou dans plusieurs juridictions.

Créer un référentiel unique de vérité juridique

Des systèmes intégrés permettent de disposer d’une vision partagée et en temps réel de l’autorité juridique. Concrètement, avant qu’un contrat ne soit signé, le système vérifie si la personne concernée a bien le pouvoir d’agir au nom de l’entité en question. De la même manière, les contrats liés à des échéances, comme les dates de renouvellement ou d’expiration, peuvent être signalés en amont. Cela se base sur des informations à jour sur les entités.

Avec une telle intégration, il n’est plus nécessaire de dupliquer les données entre différentes plateformes. Les règles de délégation de signature coexistent dans le même environnement que celui où les contrats sont créés et gérés. Cela réduit la marge d’erreur, renforce la responsabilité et permet d’accélérer considérablement le cycle de vie contractuel.

Soutenir une direction juridique plus stratégique

Les bénéfices de l’intégration vont bien au-delà de la simple prévention des erreurs. Elle libère du temps pour que les équipes juridiques puissent jouer un rôle plus stratégique. Plutôt que de vérifier manuellement des données ou de saisir des informations en double, elles peuvent se concentrer sur la revue des clauses clés, le conseil aux équipes métiers et la veille réglementaire.

L’intégration apporte également de la transparence : les pistes d’audit sont générées automatiquement. Les évolutions des droits de signature sont répercutées en temps réel sur tous les contrats concernés. En outre, les données communiquent de manière fluide entre systèmes. Résultat : les processus internes sont fiabilisés et auditables en continu.

Une structure qui évolue avec la complexité

Les entités juridiques ne sont pas figées. À mesure que les entreprises se développent, par croissance organique ou par acquisition, le nombre d’entités juridiques augmente. Il en est de même pour le volume de contrats, les juridictions concernées et les règles de gouvernance. Sans intégration, chaque nouvelle couche ajoute de la complexité. Avec une infrastructure intégrée, cette complexité devient maîtrisable.

Dans ce contexte, un système connecté de données contractuelles et d’entités offre une structure évolutive qui accompagne l’expansion sans en multiplier les risques. Les délégations de pouvoir sont appliquées de manière cohérente. Les politiques internes sont harmonisées à l’échelle mondiale, et les exigences de conformité sont anticipées, plutôt que subies.

Intégration des données contrats et entités : les points clés à ne pas négliger

Passer à un modèle intégré ne signifie pas forcément abandonner les outils existants. De nombreuses organisations commencent par identifier les points de données essentiels à partager entre leur solution de CLM (gestion du cycle de vie contractuel) et leur système de LEM (gestion des entités juridiques).

Une fois ces points de connexion définis, des API ou des solutions de logiciel médiateur permettent la synchronisation automatique. Par exemple, lorsqu’une procuration est attribuée ou révoquée dans le système de gestion des entités, cette information peut alimenter directement le processus d’approbation contractuelle. À l’inverse, lorsqu’un contrat de grande valeur est initié, le système doit automatiquement se référer aux règles de délégation à jour pour désigner les bons signataires.

L’idéal est de choisir des outils conçus dès le départ pour s’intégrer entre eux. Cela garantit une communication fluide entre les systèmes, sans complexité technique. C’est précisément le cas de la suite DiliTrust Governance, qui connecte naturellement ses modules contrats et entités.

Pour les équipes juridiques souhaitant encourager l’adoption en interne, il est essentiel de mettre en avant les bénéfices concrets. Par exemple, réduction des tâches manuelles, maîtrise des risques juridiques, et soutien à la stratégie globale de l’entreprise. Le rôle du juridique ne se limite pas à la conformité : il contribue à une croissance sécurisée et durable.

Ne tardez pas à connecter vos données contrats et entités

Des systèmes déconnectés créent des zones d’ombre. Qu’il s’agisse d’une procuration expirée, d’un signataire non autorisé ou d’une échéance de renouvellement manquée, le coût d’opérations juridiques fragmentées est élevé, et pourtant parfaitement évitable.

En intégrant les données contractuelles et les données d’entités, les organisations gagnent en clarté, en efficacité et en maîtrise. Les équipes juridiques ne se contentent plus de réagir aux urgences : elles deviennent de véritables actrices de la gouvernance. L’autorité n’est plus supposée : elle est vérifiée. La signature ne se limite plus à un symbole : elle est conforme. Le contrat n’est plus un facteur de risque : il devient une garantie de fiabilité.

L’intégration ne relève pas d’une simple évolution technique. C’est le nouveau standard des directions juridiques modernes, un standard qui s’impose désormais comme une priorité stratégique.

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