Dans cette série en trois parties sur les critères environnementaux, sociaux et de Gouvernance (ESG), il sera question de l’origine de l’ESG, des récentes annonces concernant la réglementation, des nouvelles normes émergentes et de la façon de préparer votre organisation aux rapports publics du futur. Ces critères visant des objectifs de développement durable ambitieux s’applique à une grande quantité de secteurs, que ce soit les marchés financiers ou autres, personne n’y échappe réellement.
Le terme ESG est peut-être la tendance en 2022, mais cette idée de mesurer, de dévoiler et d’analyser les performances environnementales, sociales et de gouvernance des entreprises est en évolution depuis des décennies.
Les critères de performance ESG donnent des informations sur l’importance qu’accorde le leadership corporatif aux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance ainsi que sur les occasions relatives aux activités. Le processus pour préparer une entreprise à l’émission de rapports publics ESG peut aider à identifier les politiques et les procédures manquantes, mais aussi les nouvelles occasions pour la réduction des pertes, l’engagement des parties prenantes et l’innovation.
L’ESG inclut une grande variété de préoccupations, mais les 3 piliers principaux sont :
- Critères Environnementaux : tout ce qui touche à l’environnement comme les émissions de gaz à effet de serre, la production de déchets, recyclage de déchets, empreinte carbone, la sécurité de l’approvisionnement en eau et la stratégie concernant le risque associé aux changements climatiques.
- Critères Sociaux : un critère social peut être la diversité des employés et des fournisseurs, l’impact socio-économique dans la communauté, l’équité salariale, la santé des travailleurs, la sécurité et les droits de la personne.
- Critères de Gouvernance : prend en compte la transparence, la politique de développement, l’indépendance du conseil d’administration, la diversité, l’investissement dans les mesures de lutte contre la corruption, les pratiques fiscales et la rémunération des dirigeants.
Quelle est l’origine de l’ESG?
Les économistes traditionnels ont déjà considéré les préoccupations environnementales, sociales et éthiques comme étant des effets externes, n’ayant donc pas d’incidences financières sur les performances d’une entreprise. Ceci a commencé à changer dans les années 80 et 90. Plusieurs révélations concernant la sécurité du public, violations des droits de la personne et désastres environnementaux attribués aux activités d’entreprise n’ont pas seulement dévalué les entreprises, mais ont aussi forcé la société à voir les impacts des entreprises autrement. La vision centrique des actionnaires au sujet de la responsabilité d’entreprise est devenue inadéquate pour gérer l’ensemble des risques.
Poussées par l’appel de la société civile à augmenter la transparence et la responsabilité sociale, les entreprises ont commencé à impliquer un groupe plus inclusif de parties prenantes et à communiquer leurs avancements corporatifs en matière de responsabilité sociale. Des cadres de présentation des rapports tels que la norme G1 du Global Reporting Initiative (GRI), initialement publiée en 2000, aident les entreprises à qualifier et quantifier les impacts pour les parties prenantes. Cette pratique d’émission volontaire de rapports publics annuels est devenue la base des rapports d’entreprise du futur, l’investissement dans la bonne communication de ces critères est de plus en plus un requis.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement – Initiative Finance (PUNE IF) utilisait l’acronyme ESG en 2004 pour décrire leur travail sur le financement durable avec les banques, les assureurs et les investisseurs. Depuis, le concept est en pleine évolution. Des consortiums impliquant plusieurs intervenants ont tranquillement continué de bâtir et de peaufiner le cadre de divulgation au public qui offre la transparence que la société demande d’une entreprise moderne et la constance que le secteur financier demande concernant les revendications environnementales, sociales et de gouvernance. Le Sustainability Accounting Standards Board (SASB), fondé en 2011, a tracé les grandes lignes des incidences financières des indicateurs ESG par industrie qui ont établi leur crédibilité dans les principes comptables généralement acceptés. L’incidence financière de l’ESG a également été soutenue par la création du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) en 2015, dont les recommandations relatives aux risques associés aux changements climatiques sont devenues courantes dans le secteur financier.
L’ESG d’aujourd’hui
Il y a eu plusieurs annonces importantes concernant l’ESG dans la première moitié de 2022, incluant :
- L’International Sustainability Standards Board (ISSB) a proposé d’unifier les normes de divulgation pour le marché financier.
- Le Global Reporting Initiative (GRI) a annoncé une collaboration avec l’ISSB pour harmoniser le cadre de divulgation de multiples parties prenantes déjà utilisé par des milliers de sociétés cotées en bourse.
- Le budget fédéral canadien de 2022 a inclus une annonce prévoyant l’émission obligatoire de rapports sur le climat pour les institutions financières sous réglementation fédérale.
- La S. Security and Exchange Commission (SEC) a proposé des règles pour normaliser les divulgations sur le climat pour les investisseurs.
Les normes du marché financier pour les investisseurs et normes sur la viabilité des multiples parties prenantes s’harmonisent, et les réglementations nord-américaines commencent à obliger les divulgations ESG pour les institutions financières. Bien qu’il est possible que ceci n’ait pas encore eu d’impact sur votre entreprise, cela signale une demande pour plus de transparence concernant les risques ESG pour votre entreprise. Ceci devrait créer des exigences entourant la divulgation sur le climat pour les clients et les fournisseurs des institutions financières.
Sous la surveillance du conseil d’administration, l’avocat général et la haute direction ont une occasion de rendre votre organisation plus résiliente et de gérer de façon proactive un large éventail de préoccupations.
L’importance des critères ESG pour une entreprise durable
L’adoption des critères ESG est devenue clé pour toute entreprise voulant assurer sa pérennité dans un environnement économique en constante évolution. Ces critères ESG permettent d’aligner le business avec des objectifs durables. Une entreprise socialement responsable répond aux attentes croissantes des investisseurs, clients et régulateurs.
Tout dirigeant doit intégrer les critères ESG d’une manière ou d’une autre de nos jours. Cette approche durable renforce la résilience face aux risques environnementaux et sociaux, améliore la réputation de l’entreprise et attire des investisseurs soucieux de financer des projets responsables. De plus, elle optimise l’efficacité opérationnelle en réduisant les coûts liés à la consommation d’énergie et à la gestion des déchets. Il faut aussi saisir les critères ESG comme une opportunité pour guide la prise de certaines décisions. Par exemple, lors du choix de développement d’un produit ou de sa chaîne logistique.
Il faut savoir qu’en France le label ISR (Investissement Socialement Responsable) a un forte influence auprès du domaine financier. En conciliant développement durable et activité financière, le label ISR permet de faire avancer notre impact de manière positive tout en laissant aux enterprises la possibilité de faire des bénéfices.
Les bénéfices d’une approche durable sont multiples : une meilleure attractivité auprès des talents, plus d’innovation grâce à des pratiques écoresponsables, et une anticipation proactive des nouvelles réglementations. En définitive, les critères ESG constituent un atout concurrentiel essentiel pour bâtir une entreprise plus responsable et prospère.
Comment évaluer les critères ESG ?
Il existe diverses manières d’évaluer les critères ESG. Ce sont des agences de notation spécialisées, des auditeurs indépendants et des cadres de référence internationaux qui prennent la main. Chaque entreprise aura des critères ESG lui correspondant, et les entreprises sont analysées selon des indicateurs spécifiques qui mesurent leur performance durable et leur engagement responsable. Les entreprises concernées doivent rendre compte de leur performance RSE et ESG par le biais de rapports détaillés de leurs activités.
Pour les entreprises
Ceux-ci doivent compter avec des données extensives de leur impact sur l’environnement lors qu’il est applicable, ou encore de leurs actions pour lutter contre la corruption, dans le cadre de la responsabilité de Gouvernance. D’autres critères comme l’empreinte carbonne peuvent s’ajouter à la liste. Cela varie d’entreprise en entreprise, évidemment une entreprise vendant des logiciels n’aura pas les mêmes critères ESG qu’une entreprise produisant des meubles.
Les agences de notation ESG prennent en compte des données quantitatives et qualitatives issues des rapports de durabilité, des publications réglementaires et des évaluations des parties prenantes. Elles examinent la gestion des risques environnementaux, l’impact social des opérations et la gouvernance interne de l’entreprise.
Pour les marchés financiers et investisseurs
L’intégration des critères ESG dans les stratégies d’investissements est aujourd’hui essentielle pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux. En adoptant une approche alignée avec la RSE, les entreprises peuvent assurer un respect accru des normes environnementales tout en contribuant à la préservation de la biodiversité.
À quoi cela sert-il
Les investisseurs et institutions financières s’appuient sur ces évaluations pour identifier les sociétés les plus durables et responsables, et orienter leurs décisions d’investissement. Ainsi, une notation ESG élevée permet à une entreprise d’accéder plus facilement à des financements verts et de renforcer sa crédibilité sur le marché. La bonne performance au niveau d’un critère ESG ou plusieurs, permet aux investisseurs un appui pour leur prise de décision quand à qui choisir pour y investir.
Mettre en place une stratégie solide autour des critères ESG et assurer un suivi rigoureux de ses performances durables permet non seulement de répondre aux attentes réglementaires, mais aussi de saisir de nouvelles opportunités de croissance tout en contribuant à un avenir plus responsable.
Les entreprises qui mettent en place des comités, des politiques et des processus pour gérer la performance ESG ont une occasion d’aller au-delà de conformité et de faire de leur implantation un avantage stratégique.
En intégrant les valeurs environnementales et sociales dans votre culture et en priorisant l’ESG en tant que créneau d’excellence, vous apprendrez de ses informations, inspirerez les employés et serez dans une meilleure position pour que votre organisation se distingue. Toutes les entreprises ont une occasion de contribuer à un futur juste et au développement durable. Le leadership est néanmoins essentiel pour bâtir de pratiques ESG puissantes, influencer les salariés dans le bon sens et contribuer aux bonnes pratiques RSE sur le long terme.
Dans la 2e partie de cette série sur l’ESG, nous discuterons du leadership organisationnel, de l’implication de vos équipes et de la création de valeur pour les parties prenantes.
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